Musique du XVIIème siècle



La musique des Femmes savantes ou la reconstitution autour de l'être et du paraître.

"Dans la comédie Les Femmes savantes, l'affrontement des personnages symbolise le conflit entre ce qu'on est vraiment et ce que l'on veut que les autres croient qu'on est. Les uns suivent la mode, s'émerveillent devant le superflu, récitent par coeur les auteurs sans vraiment comprendre ce qu'ils veulent dire en vidant les mots de leur sens. Les autres, conscients et lucides devant le monde qui les entoure, croient à l'essentiel et savent distinguer ce qui a de la qualité de ce qui n'est que surface.


Chez Molière, théâtre et musique sont des arts intimement liés, comme le démontre sa collaboration avec Jean-Baptiste Lully et Marc-Antoine Charpentier dans les Comédies-Ballet Le Bourgeois-Gentilhomme et Le Malade Imaginaire, pour ne citer que ces deux dernières.


Lorsque Molière crée sa comédie Les Femmes savantes au Théâtre du Palais Royal en 1672, cela fait un an que la rupture avec Lully est consommée et l'écrivain subit de plein fouet l'interdiction imposée par le musicien d'employer des instrumentistes dans ses pièces de théâtre. Cette interdiction n'étant aujourd'hui plus d'actualité, nous pouvons rendre justice à Molière en associant au texte une musique capable d'enrichir le sens poétique grâce à des compositeurs comme Couperin, Marin Marais, Robert de Visée et Charles Mouton.

 

Bien qu'il ne s'agisse pas d'une partition conçue à l'origine pour cette pièce, la musique souligne les traits de caractère en associant aux personnages des airs qui reflètent soit une sensibilité musicale profonde, universelle et raffinée, soit le goût du jour, à la mode et par essence éphémère. Flûtes, hautbois, luths et guitares nous projettent dans un univers sonore tantôt riche et raffiné, tantôt gai et dansant. "

Manuel De Grange,

Direction musicale