LIVRE d'or


LE MARIAGE FORCE

Liliane / Représentation du 25 juin 2015 / La Chaux-de-Fonds (Suisse) 

« Un grand merci de m’avoir informée au sujet de votre spectacle.

Je vous ai vus en compagnie d’une amie qui comme moi a adoré votre interprétation.

La mise en scène est truffée d’idées dont le comique est irrésistible. Les comédiens sont impressionnants de justesse, convainquants et très à leur aise quel que soit le rôle endossé, la gestuelle et la langue impressionnants. Les musiciens eux aussi méritent un grand coup de chapeau.

Un grand moment de bonheur.

Merci, merci, on en redemande. »

Liliane. 

Daniela Agustoni / juin 2015 / La Chaux-de-Fonds (Suisse) 

« Bonjour,

Après la magnifique soirée que j'ai passée hier en votre compagnie, je voulais vous envoyer ce petit mot pour vous dire mon admiration pour tout ce fantastique travail.

Je me suis prise à votre jeu, qui sert en tous points le texte de Molière -j'aurais bien voulu le connaître celui-là. Vous bougez bien, vous jouez bien, vous parlez bien, vous vous exclamez bien, vous chantez bien…que dis-je bien, c'est bien plus que ça. Vous êtes magnifiques. Félicitez de ma part tous les artistes qui ont contribué à cette réussite.

Quel bonheur que de pouvoir changer de siècle grâce à vous, j'ai adoré et j'ai bien ri, j'ai été emportée. Et ces saluts…un régal...MERCIIIIII »

Josiane / juin 2015 / La Chaux-de-Fonds (Suisse) 

« [Je tiens à] te féliciter et te dire à quel point nous avons apprécié le spectacle, dans tous ses aspects… historique, musical, texte et déclamation, performance d’acteurs, costumes et décors, bref, nous avons passé un moment exceptionnel dont  l’atmosphère nous accompagne encore !

Quel magnifique projet, et quelle qualité d’aboutissement dans la démarche, j’en suis très admirative !

Ce retour à l’époque baroque avait un charme et une drôlerie  irrésistibles !

Merci, bravo, et nos très sincères félicitations! »


LES FACHEUX

Michèle Dejean / Représentation du 10 avril 2015 / Ribeauvillé (68)

Bonsoir, je viens d'assister avec mon mari à la représentation des Fâcheux à Ribeauvillé.

J'ai été enthousiasmée et même plus. C'était prodigieux. Mise en scène, jeux des acteurs, restitution du texte, costumes, maquillage : une prouesse bien délirante.

BRAVO et pourvu que vous teniez le coup. Vous le méritez bien. Au plaisir d'une autre rencontre en Alsace ou ailleurs


LES FEMMES SAVANTES

Jean Lorain / Représentation du 9 mars 2013 / Ribeauvillé (68)

Cher Jean-Denis Monory,

Voici le texte que j’aurais écrit si j’étais journaliste :

Un décor unique, fait de magnifiques toiles peintes, quelques sièges, une table, des projecteurs très discrets, des bougies, on sait qu’on vient voir une « version d’époque reconstituée » (donc pas de vidéo, pas de micro HF, pas de son enregistré et pas d’effets de lumières). Le spectateur que je suis est là par curiosité et par amour de Molière et s’attend à un spectacle à regarderet à écouter poliment, au mieux intéressant. J’ai vu plusieurs « reconstitutions » de danses, gestuelle, diction et musiques plus ou moins baroques et qui par excès de formalisme éteignent l’interprète et … le spectateur en se contentant d’être des « objets culturels » mal identifiés, esthétisants et furieusement intellectuels. Dès la première scène (la joute des deux soeurs) je suis emporté. Molière est là, c’est évident. La forme est, si j’ose écrire, sur-formalisée : les déplacements des comédiens ne sont que descentes et remontées du lointain à la face et ils jouent tout « au public ». Quelques moments de jeu muet presque pantomimique et les intermèdes musicaux reposent l’oreille et aèrent l’écoute très judicieusement. Costumes et maquillages sont, librement, « d’époque ».

Tout le texte est soutenu par un langage gestuel très artificiel (on reconnaît des positions de bras et demains des illustrations du XVII °) mais très riche et passionnant à observer car très rapide, très vivant et comme évident : les comédiens sont du coup dans une extrême physicalité et les corps sont très joyeux et très inventifs (et loin des carcans de la danse baroque). On voit qu’ils ont travaillé longuement mais le spectateur que je suis, l’oublie et prend un plaisir fou à la richesse et à la précision du mouvement.

La langue, enfin. Divine surprise, passé le très bref moment d’adaptation, on l’entend, on la redécouvre et on en savoure chaque miette : pas une tirade- tunnel. C’est étrange : les comédiens disent toutes les consonnes finales et les e muets, ils articulent différemment les voyelles brèves et les voyelles longues, ils colorent les diphtongues, ils chantent littéralement les interjections, ils osent une rythmicité très contrastée et voilà que le verbe de Molière se libère : tout est intelligible, l’alexandrin n’est plus ce ronron où tout, si souvent, « pèse et pose », on dirait presque de la prose tant il est libre. L’effort d’écoute qu’il demande nous met dans un état très particulier : on saisit parfaitement le sens, mais, en même temps, on entend l’orthographe et ses surprises et du coup on écoute encore mieux. C’est un peu comme quand on découvre pour la première fois une Suite de Bach sur instrument d’époque alors qu’on connaît par coeur la version de Rostropovitch. Le texte est là, mais la sensualité de la langue le rend tout à coup neuf et terriblement vivant.

Formalisme des déplacements, du gestuel, de la diction, tout cela devrait engoncer les comédiens et c’est l’inverse qui se produit. Ils sont, si j’ose dire, déchaînés de l’intérieur et tous, sans exception, parfaits (le père goldonien est même génial). On peut jouer Molière comme on croit qu’il faut jouer Tchékov, de très grands comédiens y parviennent (je n’ai jamais oublié la Bélise de Denise Gence), mais ces comédiens-là, charnels, vocaux, rythmiques, quasi-danseurs font vivre des personnages plus vrais que nature ou plutôt plus vrais que théâtre. Je les soupçonne d’avoir beaucoup travaillé et surtout d’avoir cherché « l’expression psychologique » avant tout dans l’incarnation par le charnel et le vocal. Résultat : je n’ai jamais aussi bien compris à quel point, au-delà de toutes les ambiguïtés de Molière, « Les Femmes Savantes » est avant tout l’histoire du sacrifice des femmes.

J’ai vu il y a quelques années « Les Joyeuses Commères de Windsor » au Globe à Londres et j’ai senti de façon évidente que la fidélité à une langue se transmettait de génération en génération de comédiens. J’avais la conviction irrationnelle que les comédiens du temps de Shakespeare jouaient ce texte exactement comme ça. Ces « Femmes Savantes » là éveillent en moi une conviction analogue. Les styles de jeu, de la farce aux « grandes pièces », devaient être beaucoup plus poreux que tout ce qu’on peut imaginer aujourd’hui et ce Molière là, dans cette mise en scène là, est le vrai !